à deux pas de l’enfance…

 

Recueil de poèmes écrits entre 1997 et 2001

 

 

Ecrit par Thomas Burnet et Paul Lundi.

 

 

 

                                                          

Enfant Blessé

 

Enfant blessé, traumatisé,

Il tombe par terre, fragile comme du verre,

Cela lui a parut si lent, ce n’est pas l’avis des passants,

Pour eux, ça a été beaucoup trop vite, le bandit a déjà pris la fuite.

 

Enfant blessé, jeunesse gâchée,

Le couteau l’a atteint au visage, bien triste pour son jeune âge,

Et il est défiguré, personne ne peut l’aider,

Le regard des autres sera différent, plus jamais comme avant.

 

Enfant blessé, défiguré, vie déchirée,

Il rêvait d’être acteur, c’eût été son plus grand bonheur,

Mais il ne peut plus, il n’a jamais été aussi déçu,

On ne l’a même pas reçu au cirque, son état n’est pas jugé assez critique.

 

Enfant blessé, vie déchirée, mort désirée,

Il ne veut plus souffrir, il veut mourir,

Il veut aller dans l’au-delà, là où on ne se moquera pas,

Il prend un revolver, se sent prêt à le faire.

 

Enfant blessé, voit la réalité,

Il a le doigt sur la détente, et pense à ce qu’il tente,

Il trouve son acte idiot, car il a eu du pot,

De la chance d’être en vie, et ne peut gâcher ceci.

 

Enfant blessé, vit de son plein gré,

Il vit à cent à l’heure, et trouve enfin son bonheur,

Il décide de vivre jusqu’au bout, de donner tout :

Il est la vie, c’est la seule chose qui compte ici.

 

 

 

 ?¿

 

Violences

 

 ?¿

 

 

I

 

Ceci se passe à une époque ;

 

A une époque où le gris a remplacé le vert,

A une époque où la nature s’est retirée dans son enclos, poussée par les hommes,

A une époque où les femmes et les hommes souffrent chaque jour ;

Ils souffrent chaque jour encore plus,

Ils souffrent car, dans leur tête, il n’y plus que l’argent, omniprésent,

Ils souffrent car cette subsistance leur manque ;

 

A une époque où les notions de liberté et d’égalité ne sont plus que l’ombre d’elles-mêmes,

A une époque où l’air que l’on respire n’est pas celui pour lequel nous sommes faits,

A une époque où les jeunes rêvent ;

Les jeunes rêvent d’un monde meilleur, dit-on. C’est vrai,

Les jeunes rêvent d’un monde sans pouvoir, sans lutte,

Les jeunes rêvent car le monde leur fait peur ;

 

A une époque où ceux qui disent représenter la loi ne font que les transgresser,

A une époque où les gouvernements se ressemblent dans leur différence,

A une époque où l’on veut se révolter ;

On veut se révolter parce qu’on veut vivre mieux,

On veut se révolter par solidarité pour ceux qui sont sacrifiés,

On veut se révolter parce qu’on ne veut pas écouter nos jeunes plaintes.

 

Mais tout dérape…

 

Juste parce qu’on est jeune, on ne nous prend pas au sérieux : tout dérape ;

Juste parce qu’on est nombreux, on nous prend trop au sérieux : tout dérape ;

Juste parce qu’on ne sait pas comment faire : tout s’envole.

 

Tout s’envole : Adieu belles pensées de liberté d’expression,

Tout s’envole : Adieu joie de pouvoir prendre sa vie en main,

Tout s’envole : tant de blessés, d’interpellés : était-ce la peine d’en arriver là ?

 

 

II

 

Tu es seule, assise contre ce mur.

Il fait noir autour de toi, et le froid te glace les os.

Tu es seule, tu pleures.

 

Tu sens ce mal en toi, cette salissure.

Tu ne pourras plus jamais être la même : plus de sourires, rien que de la peur.

Tu sens que tout s’effondre en toi.

 

Que faire dans cette rue, la nuit,

Lorsque tu n’es plus qu’une traînée pour toi-même.

Que faire lorsque tu n’as plus goût à rien.

 

Juste ce goût fade…

Juste ce mal…

Juste cette répugnance…

 

C’est alors que le noir devient plus noir.

C’est alors que le froid devient plus froid.

C’est alors que tu pleures, de plus en plus.

 

Que faire dans cette rue, cette nuit ?

Quand ta soirée dérape ?

Quand tu viens d’être violée …

 

 

III

 

 

Son goût est sucré,

Son odeur unique.

L’alcool est dangereux.

 

Maître de toutes les dépendances,

Il sait plaire à ceux qui ne l’aiment pas :

Il arrive, se faufile chez toi.

Il arrive sans bruit et te glisse des mots doux dans le creux de l’oreille.

Et sa voix est si suave, son odeur si enivrante,

Qu’il t’amène à lui sans que tu ne puisses résister.

Alors tu goûtes au poison innocent ;

Tu sens que ça te brûle, mais tu aimes ça,

Alors tu en reprends.

Et plus tu en bois, plus la tête te tourne ;

Et plus tu en bois, plus tu en as besoin ;

 

L’alcool a réussi : tu perds les pédales.

Il est fier, il continue ;

Alors il recommence.

 

Cependant, on ne peut rien faire : seul son abus est dangereux…

Mais qui peut distinguer l’abus du simple verre quand déjà son esprit est enivré.

On ne peut l’interdire,

Et pourtant, ô combien lui ont confié leur vie et ne sont jamais revenus.

Il faut peut-être apprendre, ensemble,

A trouver la limite au-delà de laquelle la fête devient pleurs.

 

 

III…

  

 

Un mal interplanétaire est né :

Sa peau est blanche, tâchée de noir,

Ses cheveux sont rouge sang, ou beige, selon les cas.

Le mal est en route, il ne fait qu’avancer.

 

Sous sa chaire couleur argent, il n’existe que du vide.

Le mal est là, il veut nous attaquer.

 

Ses filles sont fines, blanches, avec des cheveux châtains.

Elles attirent les plus jeunes, séduisent les plus vieux.

Le mal est omniprésent, on ne sait plus l’arrêter.

 

Ses filles meurent pour toi, pour ta fin.

Elles se tuent pour toi,

Mais elles t’ont déjà pompé : argent et santé.

Le mal ne veut pas partir, il est immortel.

On ne sait que faire contre lui.

 

Mais pourtant…

Il suffirait que tout le monde y mette du sien.

Plus de vie dans le cœur des gens pour moins de mort dans leur avenir.

Le mal est là, mais nous pourrions le vaincre.

L’anéantir, le mettre à terre,

Ce mal au nom sans sens :

Lui cet être sordide et froid,

                                  

                                   C’est le Mal : Boro.

 

 

IV

  

 

Je te sais malade.

Peu importe son nom,

Cette maladie te ronge petit à petit.

Je te sais terrorisée.

Car de ta vie,

Il te reste peu à profiter.

Je te sais éphémère.

Comme une flamme qui va s’éteindre,

Bientôt tu ne seras plus là.

 

Je sais que ta voix me manquera.

Je sais que ton sourire disparaîtra.

Je sais que tes larmes ne viendront plus guérir les blessures de mon cœur.

Je sais que tes mains ne viendront plus chauffer mon corps.

Je sais que tu ne seras bientôt plus là.

 

Mais je sais aussi que le Sida, le Cancer et les autres maladies,

A l’instant où je te parle, ne t’ont pas tué :

Demain, c’est l’approche de la mort,

Mais aujourd’hui, c’est pour toi et moi la vie !

Car maintenant, pour cet instant, tu es belle, et bien là.

 

 

V

 

  

C’est un compte à rebours,

Mais on ne connaît pas sa durée.

 

C’est une bombe,

Mais on ne sait pas quand elle explosera.

 

Mais ce compte à rebours, cette bombe,

On ne veut pas qu’elle entre en nous.

Toute l’humanité est contre,

Mais elle est rusée, maligne,

Et elle sait nous échapper.

 

Le meilleur des démineurs n’a su la désamorcer, tout au plus la retarder.

Chaque jour, ils sont des milliers à essayer,

Et un jour, l’un d’eux saura dire : « vous êtes sauvée »,

Car on aura trouvé le moyen de la réduire,

Car on aura trouvé moyen de l’arrêter,

Ce compte à rebours, cette bombe,

Que l’on appelle de nos jours SIDA.

 

 

VI

 

 

Deux enfants jouent dans un bac à sable.

L’un est noir, l’autre est blanc ;

L’un est habillé dans des habits neufs et beaux,

L’autre a des habits déjà trop usés ;

L’un joue avec un seau, une pelle et un tamis,

L’autre fait juste un château de sable, avec ses mains ;

L’un fait un beau château,

L’autre voit son tas de sable s’effondrer.

Au-delà de toute discrimination, l’un est riche, l’autre est pauvre.

Nous sommes à Versailles.

Mais l’enfance est le maître du jeu,

Et les enfants ne pensent qu’à jouer, ils ont 6 ans.

Le petit blanc vient aider le petit noir,

Ensemble, ils font le plus beau château de sable.

 

Deux adolescents sortent un soir.

L’un est noir, l’autre est blanc.

L’un est bien habillé, dans un beau costume neuf,

L’autre est vêtu de ses habits de tous les jours ;

L’un est avec sa bande d’amis, des filles superficielles, des garçons hypocrites,

L’autre est avec sa mère, ils vont voir un film en famille ;

L’un se met à draguer la fille qui est à côté de lui,

L’autre qui parle avec sa mère, se reçoit un pot de pop-corn sur la tête.

A la limite de toute discrimination, l’un est riche, l’autre est pauvre.

Nous sommes quelque part en France.

Mais, l’adolescence est le maître du jeu,

Et, à cet âge, tout se joue au niveau de l’apparence.

Le noir se retourne, tend le pot de pop-corn à moitié vide à la fille qui lui sourit,

Puis se le voit enlever des mains violemment par le blanc qui embrasse jalousement la fille.

 

Deux hommes vivent dans la vie.

L’un est noir, l’autre est blanc.

L’un sort d’un centre commercial avec un chariot plein de choses futiles,

L’autre sort du même centre avec un chariot vide de toutes les choses dont il a besoin ;

L’un va vers sa voiture, où il jette ses achats peu précieux,

L’autre va vers sa voiture, peine pour charger ses achats, il a un plâtre ;

L’un range son chariot, regagne son véhicule en regardant,

L’autre qui peine toujours avec un carton de nourriture.

En pleine discrimination, l’un est riche, l’autre est pauvre.

Nous sommes quelque part sur la Terre.

Mais, l’égoïsme est le maître du jeu,

Et seul l’intérêt personnel compte.

Le blanc se retourne, entre dans sa voiture, sort de sa place de parking,

Et quitte le lieu, en évitant du regard son ami d’enfance…

 

 

VII

 

 

Le monde change.

Les gens changent le monde.

Ils le transforment à leur façon, ils vivent leur vie.

 

Des enfants naissent.

Les gens font naître des enfants.

Les enfants grandissent, et à leur tour, ils changent le monde.

Mais ce monde ne plait plus aux gens.

Ce n’est plus leur monde.

 

Le monde change.

Alors les gens ne sont pas contents.

Mais c’est un peu de leur faute à eux, si le monde a changé.

 

Les gens changent.

Ils vieillissent, deviennent des gens vieux.

Les enfants aussi vieillissent, mais eux, ils deviennent des gens.

A leur tour, les gens font naître des enfants.

A leur tour, les enfants changent le monde.

 

Le monde change.

Alors les vieux gens radotent.

Le monde change.

Alors les gens critiquent.

 

Les gens critiquent.

Les gens critiquent le nouveau monde.

 

Mais dites-moi, vous qui jouez à ce drôle de jeu depuis plus de 2000 ans,

Ne vous êtes-vous jamais demandé si, de changer, moi j’en avais pas un peu assez !

 

 

VIII

 

 

Une ombre, discrète, se glisse le long de la nuit.

Elle est seule, elle se déplace sans bruit.

Cette ombre est celle d’un être en proie à la tristesse.

Cet être marche dans les rues de la nuit :

Plus de soleil, plus de vie, le vide du cri des voitures,

Avec pour seule chaleur, la lueur des étoiles.

 

Un petit son se fait entendre, irrégulier.

Cet être, cette fille qui marche dans les rues,

Cet être, cette fille qui pleure.

 

Puis, comme une branche sous le poids de la pluie,

Elle cède ; elle tombe d’avoir trop pleuré.

 

La nuit, passive, regarde le monde, immobile ;

La nuit, mère attentive, regarde cette fille tombée à terre ;

La nuit, mère inquiète, pleure aussi de trop de souffrance.

Et ses larmes, de chaudes larmes couleur bleu ciel,

Ses larmes chutent doucement sur ce paysage de désolation,

Ce paysage où pollution, souffrance, tristesse et mensonge sont réunis.

 

Mais, lorsque, trop faible d’avoir pleuré son âme,

Elle glisse doucement du trottoir vers la rue, comme vers un sommeil éternel ;

Mais, alors qu’elle roule vers le noir,

Une goutte bleue et chaude touche son épaule.

Cette goutte, cette larme de nuit, ne fait pas que la toucher ;

Cette goutte, cette larme de nuit, entre en elle ;

Cette goutte est une partie de la nuit, qui vient réconforter son âme.

 

La chute se ralentit, au fond d’elle-même, la nuit la console.

La nuit, mère de chacun d’entre nous, lui montre que sur Terre, l’espoir est là ;

Il suffit de faire grandir la petite lueur en flamme…

Même si la tristesse nous met à genoux, l’espoir est là ;

Même si la douleur reste notre seul bien, l’espoir peut remplir notre cœur.

 

Une ombre s’éclaircie ; l’aube approche.

Telle une nouvelle vie, le jour recommence, plus beau que le précédent.

La jeune fille se relève, elle n’a plus peur : elle espère.

 

Et sur le rebord d’une fenêtre, un verre de larmes de nuit est à moitié plein…

 

 

 

 ?¿

 

Amour

 

 ?¿ 

 

 

 

I

  

Un matin, un hôpital, un mal être ;

Manque de souffle, trop d’épuisement, je partais.

 

Un matin, un hôpital, un sourire ;

Elle venait juste pour quelques renseignements.

 

Un matin, un hôpital, une peur ;

Trop de souffrance, trop de difficulté à vivre, je partais.

 

Un matin, un hôpital, un hasard ;

« - Voulez-vous voir comment on fait le tour des visites ? - Avec joie. »

 

Un matin, un hôpital, une chute ;

A bout de résistance, au bord de moi-même, je lâchais prise.

 

Un matin, un hôpital, une seconde ;

Elle le vit, s’approcha, se pencha.

 

Un matin, un hôpital, un espoir ;

Lueur de joie, regard d’amour, unique.

 

Un matin, un hôpital, un deuxième sourire ;

Elle put sentir qu’à nouveau la vie coulait en lui.

 

Une vie. Partout. Un amour…

 

 

II

 

 

 

Il marchait, seul, dans le désert ; il marchait sans cesse.

Ses pensées vagabondaient, il ne savait pas où il allait.

Passant de la joie à la tristesse, il ne savait même pas où il était.

Où était-il ? Seul, dans le désert ; il marchait.

 

*

 

Elle courait, joyeuse, elle longeait la mer.

Ses pieds laissaient de petites traces dans le sable, à chaque fois un peu plus profondes.

Ses pensées, courant dans son esprit d’un même entrain, n’aspiraient qu’à la joie.

Où allait-elle ? Elle courait le long de la mer ; elle courait vers lui…

 

*

 

Ils étaient côte à côte, dans un champ de coquelicots.

Lui triste, elle heureuse, ils se cherchaient :

Lui semble voir une ombre au loin, pour elle, c’est une silhouette.

Mais, en un instant, tout se casse : pour elle le désert, pour lui la mer…Où vont-ils ?

 

*

 

Dieu regardait le monde, il aime faire ça.

Il vit deux amoureux qui souffraient, elle dans le désert, lui longeant la mer ; et pourtant…

Il les voyait, côte à côte, dans ce champ : lui rêvant, elle cauchemardant ; et pourtant…

Il les trouva beaux, parce que leur amour était beau ; il ne réfléchit pas plus.

 

*

 

Imaginez. Imaginez une aube timide sur un champ de coquelicots.

La rosée se dépose : les papillons prennent leur envol, le monde s’éveille.

Deux êtres, un jeune homme et une jeune femme, sont allongés dans ce champ.

Leurs visages sont paisibles, ils se tiennent la main.

Où sont-ils ? Peu importe, enfin, ils rêvent ensemble.

 

*

 

 

III

 

Je les vois, marchant dans la rue.

Ils sont là, ils avancent, se tiennent par la main.

Ils sont joyeux, ils sont heureux ; un pieu s’enfonce dans mon cœur.

Ils s’embrassent, tous, dans cette rue ; je chancelle, je vacille.

On dit que c’est leur fête aujourd’hui ; je n’en peux plus, je tombe :

 

Tu, il, elle, vous, eux ; pourquoi pas moi ?

Mon cœur se vide de douleur, je suis au sol.

Je ferme les yeux, je me laisse chuter….

 

Mais une main se pose sur ma poitrine,

Une main douce, légère ; je sens un cœur dans cette main.

La main passe sur mon corps, arrive à mon cou, caresse ma joue.

Elle s’y arrête. Puis sa sœur jumelle la rejoint, doucement, amoureusement.

Je suis là, au sol, à terre, mon cœur s’épuise, se meurt.

 

Deux mains, posées sur mes joues, me donnent la force de me retenir.

Des lèvres se posent sur les miennes, elles y déposent un baiser.

Un sursaut de vie, d’amour me submerge…

 

J’ouvre les yeux : elle est là ; tu es là.

Tu me relèves, tu m’entraînes avec toi sans un mot.

Tu as renforcé mon cœur, donné un sursis à mon esprit.

Je tiens cette main amie ; tu m’emmènes dans Leur rue.

Et au-dessus de nous, parmi les fleurs et les guirlandes,

 

En lettres de vie, en lettres d’amour,

Trônent ces mots qui me réchauffent le cœur :

« Aujourd’hui, pour demain et pour toi, Bonne Fête des Amoureux. »

 

 

IV

 

Trois cœurs habitent dans ma vie ;

Trois cœurs, chaque jour,

Me permettent de me construire un peu plus.

 

Le premier cœur est dans ma poitrine :

C’est lui qui mène la grande symphonie, qui bat la mesure,

C’est lui, qui, physiquement, me fait tenir ;

 

Le second cœur réside dans ma tête :

C’est lui qui a ses propres raisons : il me fait ressentir,

C’est lui qui me fait t’aimer ;

 

Toi, mon troisième cœur ; toi qui es auprès de moi :

C’est toi qui me permets de croire en l’avenir.

C’est toi qui me donnes la force de continuer.

 

Grâce à mon premier cœur, c’est avec toi que je peux vivre chaque jour.

Grâce à mon deuxième cœur, c’est toi que je peux aimer chaque jour.

Et grâce à toi, mon troisième cœur, chaque jour est un jour en plus de bonheur.

 

 

V

  

Une jeune fille, seule, regarde le vide.

Elle est là, devant une immense baie vitrée.

Elle se tient debout, mais elle n’y pense pas.

A sa gauche, il y a de vieilles traces ;

Des marques qui un jour ont dû partir ;

Des marques qu’on a vite essuyées, oubliées.

A sa droite, la vitre est brillante, éclatante ;

Il n’y a pas de traces, pas de souvenirs.

Il n’y a que l’inconnu, le hasard, l’espoir.

Face à elle, la glace est encore nette, vierge.

Alors, elle ouvre la bouche, et, de son for intérieur,

Surgit un souffle chaud qui fait un peu de buée sur la vitre.

C’est le souffle de son cœur amoureux…

 

Patiemment, elle trace, du bout de son doigt,

Un cœur qui, petit à petit, prend forme ;

Le temps passe, le cœur se construit ;

Le temps passe, son doigt rejoint le début de son chemin.

Le cœur est formé : elle aime, d’un grand amour.

Mais le temps passe, et il ne lui laisse pas le temps de noter

La lettre, la première lettre du prénom de l’aimé :

La buée ressurgit de la vitre, efface le cœur.

Triste, résignée, elle passe la paume de sa main sur la vitre.

La tâche de buée disparaît, ne laissant qu’une marque de cet amour…

De cet amour mort né.

 

Une jeune fille, seule, regarde le vide.

Elle est devant une immense baie vitrée.

Elle se tient debout, mais elle n’y pense pas.

Elle se déplace sur le côté, d’un pas lent, posé ;

Elle laisse cette nouvelle marque à sa gauche ;

Elle se place devant la baie, nette, vierge.

Elle ouvre la bouche…

 

 

VI

 

Mon esprit est comme un enfant perdu dans ses rêves ;

Je suis comme quelqu’un qui ne contrôle plus rien.

Mon univers tourne, ma raison déraisonne,

 

Je chancelle,

Combien de temps vais-je pouvoir tenir ?

Je chancelle,

Combien de temps avant que je ne m’effondre ?

Je chancelle,

Combien me reste-t-il avant de tomber ?

 

Ma tête va de délires en délires, toujours de plus en plus fous.

Les causes bousculent les conséquences ; tout flanche.

Ma vision se trouble, mes yeux se ferment ;

Je me recroqueville dans un dernier espoir.

 

Je chancelle,

Combien de temps vais-je pouvoir tenir ?

Je chancelle,

Combien de temps avant que je ne m’effondre ?

Je chancelle,

Combien me reste-t-il avant de tomber ?

 

Ca y est : mon esprit chute, mes pieds me lâchent ;

Le sol n’est plus pour moi…

Car seule ta main me soutient ;

Elle est mon seul appui, ma seule chance.

Et je sais que, jamais, elle ne me lâchera.

 

Je vis,

Car je sais que tu m’aimes.

Je vis,

Car tu sais que je t’aime.

Je vis,

Car je sais que, grâce à notre amour, jamais nous ne chancellerons.

 

 

VII 

 

Le temps suit son cours,

Les secondes, pareilles à elles-mêmes,

Se succèdent indéfiniment…

Mais, j’ai mal,

Car la seule pensée qu’un jour,

Auprès de moi, tu ne seras plus m’est insupportable.

 

Qui de nous partira le premier ?

 

Si c’est toi, je ne m’en relèverais pas :

Une seconde sans ta présence sur Terre,

Me serait définitivement fatale.

Reste, je t’en prie, ne t’en vas pas ;

Je prie le ciel de te faire, auprès de moi, immortelle.

 

Qui de nous partira le premier ?

 

Si c’est moi, tu ne t’en remettras pas.

Mais, c’est si simple de partir en premier,

C’est si facile de fuir de sa vie.

Je veux être, immortel auprès de toi,

Car je ne veux pas te voir mourir à petits feux.

 

Qui de nous partira le premier ?

 

Faut-il vraiment un premier …

 

 

VIII

 

Plus d’horloge : le temps me lâche de son emprise.

Je connais un endroit sur cette Terre qui est libre de futur, de passé, de présent.

Je connais un lieu, où la nature vit sans se préoccuper de notre temps :

Que les chefs parlent, que les conflits éclatent, que les gens meurent : elle n’en a rien à faire.

 

Car, c’est si beau de vivre au rythme de sa propre musique,

De vivre au souffle de son propre vent.

 

Cet endroit, aujourd’hui, est loin de moi,

Mais je peux sentir sa magie.

Cet endroit, aujourd’hui, vit sans moi,

Mais il connaît ma vie.

 

Car, quoique je dise, que je fasse, il connaît mon cœur,

Quoique je vive, que je sente, il sait l’amour que j’ai pour toi.

 

Plus de peur : le monde me lâche de son emprise.

Je connais cet endroit qui est le seul qui à fournir cet oxygène.

Je connais ce lieu où, je ne puis venir seul.

Que l’homme se moque du monde, des gens, de lui-même : je n’en ai rien à faire.

 

Car, c’est si beau d’être en ce lieu avec toi,

C’est si beau de t’aimer là-bas, toi et moi.

 

 

IX

 

Ô mon amour, ma douce amie,

Je te vois sur cette terre sèche,

Ne reste pas en bas.

 

Ô ma douce, mon amour ami,

Viens, monte dans ce ciel étoilé avec moi.

Viens, grimpe sur cette étoile, n’aie pas peur.

 

Ô amie, doux amour,

Je vois des perles qui coulent le long de ton âme,

Je vois ton âme qui laisse s’échapper un pleur.

 

                        *                                

 

Ô mon amour, ma douce amie,

Serre-toi tout contre moi,

Que mon cœur te réconforte.

 

Ô ma douce, mon amour ami,

Regarde-moi de ton si doux regard,

Je veux que tes yeux lisent au fond de moi.

 

Ô amie, doux amour,

Laisse-moi te prendre la main,

Laisse-moi te prendre en moi…

 

 

X

 

Ce matin, en me levant,

J’ai marché sur une punaise.

J’ai eu mal.

Mais, je m’en fiche ; aujourd’hui, je vais te voir.

 

Ce matin, en m’habillant,

J’ai ouvert la fenêtre de ma chambre : il pleuvait.

J’ai été tout mouillé.

Mais je m’en fiche ; aujourd’hui, je vais te parler.

 

Ce matin, en petit déjeunant,

Mon bol de lait s’est renversé.

J’ai été tout sali.

Mais moi, je m’en fiche ; aujourd’hui, je vais te prendre la main.

 

Ce matin, en sortant de chez moi,

Une voiture m’a éclaboussé.

J’étais plein de boue.

Mais je m’en fiche ; aujourd’hui je vais t’enlacer.

 

Ce matin, en allant à la gare,

J’ai raté mon train.

J’ai dû attendre le suivant.

Mais, je m’en fiche ; aujourd’hui, je vais t’embrasser.

 

Ce matin, je t’ai vu.

Je t’ai parlé sous la pluie,

Je t’ai pris la main au milieu des gens,

Je t’ai enlacé dans le froid,

Je t’ai embrassé sur le nez,

Mais je m’en fiche, car, aujourd’hui, hier, demain ; moi, je t’aime.

 

 

XI

  

Tel un voyageur égaré, tu marches seul(e) sur le chemin,

Sur ce chemin qui mène au passé, alors que les autres sont derrière toi, vers le futur.

Tu ne supportes plus ta mémoire :

Quand tu y réfléchis, tu te dis : « Comment ai-je pu faire ça ? ».

Alors, tu vas demander une faveur au passé :

Tu ne demandes pas grand chose, juste la possibilité de l’effacer, de l’oublier.

Alors, voyageur seul(e), tu te présentes à la grande porte du passé.

On ouvre. Tu entres. On te dévisage d’un drôle de regard.

 

Tu es là, avec, dans le cœur, de la tristesse et des ressentiments.

Tu es là, avec dans tes bagages, du regret et de l’amour.

Tu es là, voyageur solitaire ; tu fais ta demande.

Malheureusement, heureusement, le passé s’est imposé une règle d’or :

Ne jamais effacer ce qui s’est produit.

La réponse n’a pas besoin d’être : le refus est évident.

 

L’amertume est grande, remplie tes pensées.

Tu te retrouves sur ce grand chemin étroit, beaucoup trop étroit,

Avec ta tristesse, tes regrets, tes ressentiments et ton amour ;

Tu te retrouves là, voyageur perdu(e), tu ne sais que faire.

 

Alors tu regardes les autres, ceux qui marchent vers le futur,

Et tu te dis que certains ont bien dû se retrouver là où tu es,

Face à cette porte close…

Face à cette porte close, tu te dis qu’il vaut mieux avancer :

Tu te remets en route, lentement, difficilement ;

Tes valises sont lourdes.

Tu décides de laisser sur ce chemin un peu de regrets :

Tu ouvres ta première valise, tu en sors un peu de regrets que tu prends avec toi.

Tu ouvres ta deuxième valise, tu en sors tout l’amour qu’il y avait, tu y laisses la tristesse.

Et tu te remets en route  vers l’avenir,

Avec dans la tête, une erreur que, plus tard, tu ne referas plus.

 

Tu marches et, peu à peu, le sourire te revient.

Car, tu ne le sais pas, mais quand tu étais là-bas, quand tu faisais ta demande,

Le passé t’a glissé de l’espoir dans le cœur,

L’espoir que tout s’arrange.

 

Et dans les nuages du paradis, un ange passe le treizième obstacle sur sa route…

 

 

XII

 

Un garçon est assis dans un parc,

Son corps est chaud et pourtant, son cœur est froid.

Un garçon est assis sur un banc,

Il cherche son oxygène, mais rien ne vient.

Un garçon est assis, là, il attend.

Tout en lui s’est arrêté, son corps aussi attend.

 

*

 

A l’entrée d’un parc, une jeune fille attend,

Ses yeux sont rivés sur les portes closes, elle attend.

Elle voudrait entrer par la porte de droite, elle attend.

Ces portes closes, elle attend qu’elles ouvrent.

Elle n’est pas seule à attendre, ils sont des milliers à attendre avec elle.

Mais elle ne les remarque pas, elle attend, seule.

 

*

 

Un homme en noir marche dans un parc,

Sur chaque banc, il voit des gens qui attendent.

C’est le gardien du parc, il sait ce qu’ils attendent.

Il continue de marcher, lui seul peut bouger.

Il arrive à l’entrée du parc, il va ouvrir les portes.

Il ne craint pas les foules, il sait qu’ils savent.

 

*

 

La fille attend, elle regarde les portes.

Un homme arrive, il s’approche des portes, elle ne le voit pas.

Cette fille ne voit que les portes, elle voit qu’elles s’ouvrent.

Son corps avance seul, comme hypnotisé ; elle avance vers les portes.

Même si certains ne peuvent bouger, doivent rester immobiles,

Elle entre dans le parc, puis s’éveille d’un songe.

 

*

 

Un garçon est assit sur un banc, il attend,

Une jeune fille court, vient s’asseoir sur ce banc.

Elle lui prend les mains, approche ses lèvres ;

Le souffle lui revient, la chaleur envahit son cœur,

Il cligne du regard, sourit ;

Ils s’embrassent.

 

 

 

 ?¿

 

Les couleurs

de leur vie

 

 ?¿

 

 

 

Couleur Sombre Claire

 

Mourir,

Ces sept lettres voguent dans ma tête. Elles ne me quittent plus, jour et nuit, nuit et jour, de toute façon le temps n’est plus rien pour moi. Je sais que je vais                                                               

Disparaître,

Je crois que c’est le mot approprié. De toute façon, c’est déjà fait : des encarts dans le journal pendant un mois, puis le néant, le vide. Pas de visite, pas courrier, je n’ai même plus de nom. Juste un autre encart, et peut-être même une page, dans quinze jour, quand je vais

M’endormir éternellement,

C’est maintenant ma destinée ; partir, m’endormir, ne plus jamais me réveiller. C’est facile, c’est comme dans mon lit. Juste une piqûre, une cinquantaine de regards remplis de haine, une voix grave, monotone, mais pleine de reproches et de dégoûts, et je partirai. C’est comme une anesthésie, je m’en souviens, une fois, quand j’étais petit, j’ai eu une anesthésie, il y a longtemps. Sauf que là, je vais

Cesser de respirer,

Mon cœur va cesser de battre la mesure ; la fin de la symphonie approche, le maestro va pouvoir se reposer, enfin. Mais cette musique qui s’accordait tellement aux autres. Vais-je manquer à quelqu’un, vais-je perdurer dans les mémoires ? Va-t-on m’enterrer ou me brûler ? Tiens, c’est vrai ça. Que fait-on des corps de ceux que l’on exécute ? Quelqu’un viendra-t-il fleurir ma tombe tous les 1er novembre ? Je crois que des gens sont payés pour ça. Peu importe, je suis

Condamné à mort !

 

?¿

 

 Couleur Pâle

 

 

J’habite une maison vide.

Une maison remplie de toutes choses,

Des choses du passé, des souvenirs comme on dit.

 

J’habite une maison où plus personne ne ferme les portes des chambres,

Car plus personne ne vit dans ces chambres,

A part des ombres, des fois.

 

J’habite une maison froide.

Car elle vide,

Car on l’a abandonnée.

 

J’habite une maison sombre.

Où plus aucune lumière ne luit,

Où plus aucun espoir n’existe.

 

Elle est quelque part, ma maison.

Mais je ne sais plus où,

J’ai perdu la carte.

 

J’habite une maison vide.

Une maison remplie d’invisible,

J’habite un esprit vide,

Mais je ne sais plus où¼

 

?¿

 

 

Couleur Terne

  

L’attente, insoutenable

L’attente, désespérée

L’attente, immobile

L’attente, futile

 

L’attente, d’une fin si proche

L’attente, d’un châtiment humain

L’attente, de ne plus avoir à attendre

L’attente, d’être exécuté

 

L’attente, si latente

L’attente, au fin fond de moi-même

L’attente, solitaire

L’attente, je ne veux pas attendre

 

L’attente, tant de gens sont condamnés

L’attente, seul, au milieu de tous ceux qui attendent

L’attente, à jamais éveillé

L’attente¼et puis plus rien.

 

?¿

 

Couleur Vive

  

Étrange étranger qui se glisse dans la nuit

Étrange étranger qui se glisse dans ma vie

Qui transforme ma vie, la sauve de l’oubli,

Qui l’enlève de ces gens, de ceux qui la manipulaient sans gène

Ces gens qui en faisaient ce qu’ils en voulaient

Ces gens qui la mettaient dans le moule de leur vie

Juste pour que j’aie les mêmes idées qu’eux

Pour que je sois raciste, chauvin, intolérant.

 

Étrange étranger, toi qui avances à ras du sol

Apprends-moi à voler et emmène-moi loin de tout ça.

Sauve-nous de ce monde

 

Étrange étranger qui se glisse dans la nuit

Étrange étranger qui se glisse dans ma vie

Il me semble que je te connais, toi qui es vêtu de noir

Il me semble que je te connais, que tu es déjà apparu dans ma vie

Viens-tu pour me sortir de là, de ce monde où l’on oublie trop vite ?

Viens-tu pour me sortir de là, car je ne supporte plus le bruit de cette ville ?

Je veux pouvoir choisir de vivre dans la joie

Je veux pouvoir choisir de vivre si je le veux.

 

Étrange étranger, toi qui avances à ras du sol

Apprends-moi à voler et emmène-moi loin de tout ça.

Sauve-nous de ce monde

 

Étrange étranger, je te connais déjà, je t’ai déjà vu au détour d’un chemin

Étrange étranger, je te connais déjà, tu picorais quand je passais par-là

Mais déjà je me noie, je sens l’air qui me manque

Mais déjà je me noie, je sens que mon corps ne supporte plus

Les douleurs d’amour, les douleurs physiques,

Les douleurs de haine, les douleurs de peine,

Les douleurs de cri, les douleurs de peurs,

Les douleurs de honte, les douleurs de solitude,

Les douleurs de ton cœur, les douleurs de son cœur.

 

Apprends-moi à voler que je nous emmène loin de tout ça

Dans ce pays lointain dont tu m’as parlé déjà

Apprends-moi à voler, que je déploie mes ailes

Et qu’enfin je parte pour cet autre ciel

 

 

 

 ?¿

 

Amitiés…

 

 ?¿ 

 

 

 

Lundi.

 

Une pluie tombe sur ma vie,

Une pluie tombe sur mon cœur.

Je crois que je n’ai plus envie

De supporter tant de douleur.

 

J’ai ce sentiment que je suis plus,

J’ai cette impression d’inutilité.

Sans toi, je me sens perdu,

Sans toi, à quoi bon respirer.

 

Fuir.

Fuir pour ne plus avoir à te voir : un visage parmi mes pleurs.

Partir.

Partir, s’envoler ; quitter ce monde pour un peu de bonheur.

 

Je crois que ta voix qui me réchauffait,

Me glace quand je t’entends,

Dans la rue m’appeler,

Par hasard, le matin.

 

Je vois cette main déployée,

Qui m’a si souvent rassuré,

S’élever dans les airs pour me saluer

Derrière le mur des « séparés ».

 

Je t’évite, je te fuis,

Je crois que j’ai perdu une amie.

Je t’évite, je m’enfuis,

Je me cherche une nouvelle vie.

 

Mais, c’est la souffrance qui fuit,

Battue par le temps et l’amitié.

Et je marche vers cette rue,

En espérant voir mon ancien amour, ma nouvelle amie.

 

 

 ?¿

 

 

Mon cœur est vide.

C’est bête, c’est comme ça.

 

Non, en fait c’est ce que je dis.

Car mon cœur est plein…trop plein.

Plein de sentiments qui se mélangent,

Plein de choses qui font mal.

 

*

 

Ca fait plus de trois ans qu’il est plein,

Il ne sait plus être vide.

Mais, doit-t-il être vide, comme ces boîtes stupides ?

Je ne sais plus ; j’ai perdu le mode d’emploi.

 

*

 

Ca fait plus de trois ans que je vis à deux,

Maintenant, je dois vivre seul.

Mais dois-je pour autant vivre seul ?

Je ne sais plus ; j’ai perdu le guide de ma vie.

 

*

 

Ca fait peu de temps que j’ai perdu ma route.

Je repasse par les mêmes chemins, j’aboutis aux mêmes impasses.

Toi qui as aussi perdu le sens de la vie,

Dis, je peux te donner la main ?

  

  ?¿

 

 

  Nuit

 

Nuit magique,

Pose sur les hommes ton voile de bienveillance,

Je ne pleure plus.

 

Nuit docile,

Chante ta chanson de nuit qui apaise nos âmes,

Je souris maintenant.

 

Nuit câline,

Répand ton parfum sucré dans le cœur des êtres,

A nouveau, j’ouvre les yeux.

 

Nuit complice,

Fais goûter à tes fils la douceur de ce moment unique,

Je retrouve mes esprits.

 

Nuit féerique,

Montre-nous la beauté ces petites pointes scintillantes,

Je prends cette main amie qui se tend vers moi…

 

 

C.M.

 

J’ai deux fleurs dans mon cœur.

L’une, une belle edelweiss, y réside depuis longtemps,

Et j’ai vu ses pétales commencer à se flétrir.

L’autre, une fleur dont je ne connais pas le nom, est nouvelle ici ;

Elle est jeune, s’ouvre peu à peu, montre sa belle couleur violet.

 

J’ai deux parfums dans ma tête.

L’un m’est connu, comme un oxygène,

Mais il ne m’est plus si nécessaire.

L’autre, vient de me parvenir, comme un nouvel air,

Qui me soulage de mes douleurs.

 

J’ai deux sourires en moi.

L’un, comme un soleil, a éclairé ma vie,

Mais les nuages me l’ont caché.

L’autre, comme une nouvelle lune apparaît,

Vient pour donner de la joie à ma nuit.

 

J’ai deux photos à mes yeux.

L’une a longtemps résidé devant moi,

Mais elle se rétrécit de jour en jour.

L’autre, comme une rencontre nouvelle,

Revient de plus en plus chaque jour.

 

J’ai deux voix en moi.

L’une a guidé mes pas pendant trois ans,

Maintenant, elle m’accompagne.

L’autre m’a conseillé depuis quelques temps,

Aujourd’hui, je me laisse bercer par cette voix.

 

Mais, quoique je sente,

Quoique je respire,

Quoique j’entende,

Quoique je vois,

Les deux voix s’unissent en un seul chant,

Celui qui me dit que, quoiqu’il arrive, tout ira bien.

 

                                                                                              Lundi 27 Mars 2001.

 

 

 

Domus